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Il a marqué plusieurs générations d'amoureux de blues, rock, country et pop. De la période Cream jusqu'à son album Unplugged en passant par l'époque Blind Faith, tous ses plus grands hits sont réunis sur ce disque.

Il y a dans cet album une modernité qui évoque volontiers la pop de Santigold et Goldfrapp. L'écriture est toujours aussi personnelle, la voix toujours aussi sensuelle et juvénile, mais les orchestrations explosent en un feu d'artifice inventif, qui fait la part belle aux rythmiques et à des sonorités plus synthétiques. L'étonnante reprise du Hash pipe de Weezer s'impose comme la touche rock d'un album à l'éclectisme élégant : rythmique afrobeat pour le premier single (Postman), soul chantée d'une voix de velours, pépites énergétiques et élancées ou tubes pop parfaitement balancés entre sonorités organiques et synthétiques.

Flock est l'album que Jane Weaver a toujours souhaité enregistrer, le plus authentique, avec des sensibilités pop sans prétention, de l'esprit, de la gentillesse, de l'humour et du glamour. Une vision consciemment positive pour une création sombre et éthérée. La pop est réinventée dans un bourdonnement écologique. Les sonorités cosmiques sont toujours prédominantes mais ce disque vient contrebalancer les dernières sorties de l'artiste britannique et la voit s'éloigner de ses racines conceptuelles au profit d'une écriture plus pop. Jane Weaver atteint la liberté artistique et continue de se métamorphoser.

Cet album relève toujours de la même alchimie de récup' : sang de guitare et écailles de fûts, rythmique de plomb avec un zeste de cuivres, comptines alambiquées et formules magiques hurlées dans la transe, relevées çà et là d'une trouvaille de saison - la queue de cheval frottée sur des boyaux de chat, plus communément appelée "violon". Brutal et complexe, furieux et incantatoire, fait de pics et d'à-plats, cet opus enfonce le clou du black-garage-gospel avec le marteau des dieux vikings, au beau milieu d'un orage de décibels qui préfigure le climat, électriquement surchargé, de chacun de leurs shows.

Cet album est une ode à la vie, au fait d'être encore en forme et d'en adorer chaque instant. Ce bon vieux Seasick nous a concocté son cocktail habituel de boogie, de blues, de rock, d'américana et de folk.

Trente ans après la signature de son groupe (10000 Maniacs) sur Elektra Records, à l'âge de 19 ans, la chanteuse nous revient avec ce sixième album solo.